Bonjour à tous,
Je partage ici une proposition de traduction et d’analyse épigraphique de L'inscription dont il est question.
Pour enrichir ma réflexion et explorer plusieurs pistes interprétatives, j’ai eu recours (ne disposant pas d'un épigraphiste sous la main) à l’assistance d’une intelligence artificielle (ChatGPT), notamment pour croiser les lectures possibles et envisager à la fois les aspects linguistiques, culturels et onomastiques du texte.
Vous trouverez ci-dessous la synthèse issue de cet échange, avec plusieurs hypothèses de traduction selon l’interprétation du mot SEGO. Toute remarque, critique ou complément est évidemment bienvenue.
À noter que ChatGPT souligne également le caractère très inhabituel de l’association explicite des dieux Mânes et de la déesse Épona dans une même formule dédicatoire.
Proposition de traduction et analyse d’une inscription gallo-romaine
Inscription observée :
DISMANIBVSETEPONAE SACRVM
SERVIVSEPPIVS SEGODONAVIT
(orthographe originale non segmentée)
1. Restitution et segmentation du texte
Après segmentation, on obtient :
DIS MANIBVS ET EPONAE SACRVM
SERVIVS EPPIUS SEGO DONAVIT
2. Traduction linéaire
DIS MANIBVS : « Aux dieux Mânes » — divinités infernales protectrices des défunts.
ET EPONAE : « et à Épona » — déesse celtique des chevaux, très populaire dans le monde gallo-romain.
SACRVM : « [ceci est] une offrande sacrée » / « chose consacrée ».
SERVIVS EPPIUS : nom latinisé du dédicant.
SEGO : terme d’origine gauloise signifiant « force », « victoire » ou, possiblement, cognomen.
DONAVIT : « a donné », parfait du verbe latin donare.
3. Propositions de traduction selon l’interprétation de SEGO
️ A. SEGO comme mot gaulois autonome (nom commun)
Dans cette lecture, SEGO serait un mot vernaculaire inséré dans la phrase, typique d’une hybridation culturelle :
« Offrande sacrée aux dieux Mânes et à Épona : Servius Eppius a offert la force / la victoire. »
Ou encore :
« Servius Eppius a offert [cette] force sacrée aux dieux Mânes et à Épona. »
On retrouve ce type de structure dans d’autres inscriptions mêlant latin et éléments celtiques.
️ B. SEGO comme cognomen (tria nomina)
Il est tout à fait plausible que SEGO fasse partie du tria nomina du dédicant :
Servius → praenomen
Eppius → nomen gentilice
Sego → cognomen d’origine gauloise (comme dans Segomaros, Segodunum…)
Cela donnerait :
« Servius Eppius Sego a fait cette offrande sacrée aux dieux Mânes et à Épona. »
Cette lecture reflète bien la romanisation des élites locales avec maintien de noms autochtones en position de cognomen.
里 4. Note sur le contexte religieux et culturel
L’inscription mêle plusieurs traditions :
Culte funéraire romain (Dis Manibus)
Divinité celtique (Epona), intégrée au panthéon romain
Nom ou mot d’origine gauloise (Sego), selon qu’il soit commun ou anthroponymique
On a ici un exemple parlant du syncrétisme religieux et onomastique propre au monde gallo-romain.
✅ Conclusion
Deux lectures principales se dégagent :
SEGO comme nom commun (gaulois) :
« Servius Eppius a offert la force [sacrée] aux dieux Mânes et à Épona. »
SEGO comme cognomen :
« Servius Eppius Sego a consacré [ceci] aux dieux Mânes et à Épona. »
Les deux restent cohérentes selon l'angle d'approche. La seconde s’intègre bien dans une lecture onomastique classique ; la première insiste davantage sur le contexte rituel et culturel local.
Au plaisir de lire vos retours, compléments ou comparaisons avec d’autres inscriptions analogues.