Dans l'optique d'écrire un article sur le sujet, j'aimerais discuter avec des professeurs de collèges, universités ou lycées publics ayant déjà du recourir à la fameuse "constante macabre".
Mon but n'étant pas de décrier ou de faire une apologie, mais bien plutôt de comprendre et d'avoir des avis - critiques ou non - de l'intérieur. Bien évidemment, si vous le souhaitez, l'anonymat sera de mise.
Professeurs, que pensez-vous de la constante macabre? Y avez-vous déjà été confronté(e)? Comment l'avez-vous ressenti? Avez-vous eu l'impression d'être injuste ou malhonnête, ou pensez-vous plutôt que cela permet d'équilibrer les choses? Avez-vous un appel à faire passer publiquement à propos de cette constante?
Si le "jeu de l'interview" vous tente et que vous souhaitez faire valoir votre opinion quant au sujet, n'hésitez pas à me répondre, soit en commentaire dans ce message même, soit par mail (demandez-moi mon adresse par MP)
C'est un concept un peu flou qui "explique" qu'au moment de noter les élèves de sa classe, un professeur va avoir tendance (même parfois sans en avoir conscience) à en sous-noter certaines copies pour garder un ratio "équilibré" de mauvaises notes. Comprendre: trop de notes trop élevées, c'est suspicieux, même si chaque élève sans exception est un génie.
C'est un concept un peu flou qui "explique" qu'au moment de noter les élèves de sa classe, un professeur va avoir tendance (même parfois sans en avoir conscience) à en sous-noter certaines copies pour garder un ratio "équilibré" de mauvaises notes. Comprendre: trop de notes trop élevées, c'est suspicieux, même si chaque élève sans exception est un génie.
C'est vrai aussi dans le sens inverse alors.
Trop de mauvaises notes, c'est suspicieux, même si chaque élève sans exception est un cancre.
Par ailleurs, comment un prof peut savoir si il y a été confronté à partir du moment ou c'est inconscient ?
C'est vrai aussi dans le sens inverse alors.
Trop de mauvaises notes et suspicieux même si chaque élève sans exception est un cancre.
Par ailleurs, comment un prof peut savoir si il y a été confronté à partir du moment ou c'est inconscient ?
Il suffit de prendre du recul sur une session de corrections. C'est "inconscient" parce que c'est presque "naturel" de tourner autour d'une moyenne générale, pas parce que c'est refoulé dans des limbes freudiennes. En revanche c'est un sujet qui est bien connu et pas un concept que l'on cherche a garder secret (surtout qu'il n'est pas suffisamment "important" pour lorgner ce statut, malgré son nom un peu glauque, ça reste un concept récent et loin d'être prouvé par qui que ce soit).
Pour ce qui est du "sens inverse", tu as parfaitement raison. En somme, la constante macabre, c'est ce qui va pousser un professeur à sous-noter des élèves et à en sur-noter d'autres pour tourner autour d'une moyenne. Qui elle, sera définie par l'établissement lui-même, car contrairement à la constante macabre, le concept selon lequel chaque établissement fixe sa "moyenne générale" est connu et reconnu, mais les professeurs n'y peuvent pas grand chose. La force des choses (et la haute hiérarchie, mais chut) fait que si vous fréquentez le Lycée du Parc à Lyon vous n'aurez jamais plus de 12 dans chaque matière, alors que si vous fréquentez le Lycée Déodat de Séverac à Céret (66), vous pourrez aisément atteindre le 16 (guère plus, faut pas charrier). Ici c'est le système de la concurrence et de la réputation qui veut ça.
A plus petite échelle la constante macabre peut y jouer un rôle, et c'est essentiellement ça dont je voulais débattre. Mais il faut bien avoir conscience qu'il s'agit d'une sorte de faux débat. Le déséquilibre scolaire français soulevé par le classement PISA 2009 ne vient clairement pas de cette constante ;)
Bonsoir,
croire qu'une note puisse être objective est à mon sens une grosse erreur.
Afin de n'être pas trop injuste, le prof doit être conscient que sa note est subjective et il doit faire avec.
fred
mais c'est de la folie donc certain prof sans le savoir baisserer des notes ou les augmenterais selon la moyenne de la classe .
entre parenthèse moi j'ai un prof de math qui dit que les moyennes ne veulent rien dire et il a raison car avec une moyenne identique deux classe peuvent être diffèrent le mieux ce sont les écart type est tout ca si l'on veut reste objectif .
et tout cas dans beaucoup de lycée cet constante nexiste pas .(je ne dit pas dans tous)
Bonjour,
il y a une etude portant sur de multiples corrections de copies de maths au bac (il faut que je retrouve les references)
mais cette étude montre que selon l'ordre des copies les notes different pour le même correcteur (plusieurs mauvaises copies de suite, on a envie de trouver des points à mettre, plusieurs bonnes copies de suite on devient plus dur). L'objectivité est un rêve, en être conscient est déja un pas dans la bonne direction.
fred
Pour éviter cette "robotisation", il n'y a pas 36 solutions : il faut absolument éviter d'enchaîner la correction des copies.
Après 3 à 5 corrections, faire une pause, aller arroser les plantes, avant de reprendre une petite série de copies.
Bonjour,
Autre solution.
Corriger question par question et non copie par copie.
Comme cela la bonne ou mauvaise note arrive au décompte final.
Et puis cela muscle les bras de tourner les pages.
Etant jeune prof, ce sujet m'interpelle ^^ J'ai 23 ans, je viens d'avoir le concours, j'suis prof stagiaire de SVT en collège.
J'ai étudié ça rapidement l'année dernière en master. La formatrice nous a dit que tous les profs y recouraient forcément durant la correction à un moment ou à un autre. A l'époque, je me suis juré de ne jamais tomber dans cela.
Sauf que la réalité est bien plus difficile. J'essaie de ne pas être trop exigeant. Mais je me dis très souvent "C'est pas mal.. Mais ça pourrait être plus clair et encore plus précis". Du coup les notes ne suivent pas.
Pour éviter cette constante, je me fais un barème le plus précis possible. Sauf que justement, parfois, ça la provoque, la constante macabre. Ma correction correspondrait à "la copie idéale" (pour moi !!) et du coup je suis rarement satisfait à 100%. Je modifie ça régulièrement, j'y travaille en revoyant chaque barème. Je me dis alors "Que peut-on réellement EXIGER à 100% d'un élève de tel niveau ?". J'essaie d'être cohérent avec le B.O et d'être plus tolérant surtout.
C'est tout sauf évident, mais c'est un long travail. Je pense que c'est important d'en avoir conscience et de ne pas nier l'existence de cette constante.
Le fait de ne pas corriger de la même façon les premières copies et les suivantes. Même avec un barème précis, on change d'appréciation (ce qui nous fait valider tel ou tel point du barème) entre le début et la fin, dans un sens comme dans l'autre.
Pour éviter ça, je re-corrige souvent les premières copies quand j'ai un doute.
Ensuite, le fait plus important à mon avis de sans le vouloir, faire un contrôle plus dur si le précédent a été bien réussi... Ce n'est pas le même mécanisme et c'est l'origine pour moi de la "constante macabre". En fait, tout le monde compare des notes, des moyennes sans avoir une vision claire de ce que c'est. J'ai entendu un proviseur de lycée dire "cet élèves passe de 12,5 de moyenne générale au premier trimestre à 12,1 au second. Il a donc moins travaillé ses résultats sont en baisse ! :peur: "... Un coup d'œil sur l'évolution de la moyenne de classe lui aurait montré que cet élève avait nettement progressé au sein de la classe (les notes au second trimestre sont très souvent plus faibles qu'au premier).
Bref, les chiffres c'est comme les mini-jupes, ça donne une idée, mais ça cache l'essentiel !:S:
Pour régler ce genre de problème (la différence de niveau à moyenne égale suivant les profs et les établissements), il "suffirait" d'épreuves cadrées nationalement :pff: , un brevet de toutes les matières à la fin de la troisième par exemple, pour voir "vraiment" ce que valent les élèves, par rapport à tous les autres... mais c'est loin d'être dans l'air du temps les choses cadrées au niveau national.
Ce n'est pas un problème "en soi" d'être exigeant. Tant que c'est réaliste bien sûr, et en débutant dans le métier on n'a pas bien idée de ce qu'il est réaliste de demander ou d'exiger...
Le réel problème est la variabilité de l'exigence pour satisfaire une sorte de "règle non écrite" : moyenne 12 écart-type 3, et de forme gaussienne ! ... Si les élèves sont bon, on fait plus dur ! si les élèves sont mauvais, on fait plus facile ! si les bons sont trop nombreux on met des questions de plus en plus dures pour les départager et retomber dans notre belle moyenne ! On fait des question ultra simples pour que les plus mauvais aient au moins 6 ou 7 !
C'est ça le danger. Et c'est inconscient, ce qui rend difficile le travail d'autocritique. On part souvent de l'illusion inconsciente que notre classe reflète la population entière des élèves et que si la moyenne ne convient pas c'est la faute à nos questions ou à notre barème...
Parfois j'en viens à séparer les notions et à prévenir à l'avance (souvent en évaluation expérimentale) :
"Là dessus, je veux 20/20 de moyenne !" pour prévenir que c'est important et qu'on prendra du temps pour que tout le monde sache faire (schématiser un circuit électrique ou placer des points sur un graphique par exemple).
Les élèves sont les premiers à dire "20/20 ça peut pas exister car la perfection n'est pas possible"... C'est grave à mon avis. Il faut se rendre compte qu'il ne s'agit pas de perfection, mais de rapport entre exigences et résultats. Si l'élève répond aux exigences, c'est 20/20. Même si c'est améliorable. Des élèves sont étonnés d'avoir pas mal de rouge sur la copie et d'avoir 20/20 quand même... Mais il ne faut s'en étonner.
Bonjour,
Il ne faut pas oublier que dans notre systeme actuel la note n'est pas qu'une evaluation (ce serait l'ideal mais on en est loin) et pour moi, noter "juste" veut aussi dire prendre en compte les autres dimensions de la note. Je surnote volontier un élève faible qui bosse et qui fait des progrés, et je saque tout aussi volontier un élève doué qui glande. Je le fais en connaissance de cause et en sachant que c'est subjectif. Je pense que c'est aussi le role du prof de relativiser un peu les notes en fonction de l'implication et des progrés des élèves.
l'objectivité d'un prof corrigeant ses prpres élèves je n'y crois pas, alors autant en être conscient et s'en accomoder
fred